lundi 11 décembre 2023

Rodolphe Burger interviewé par Frédéric Gournay mardi 12 décembre à 11h sur Aligre FM

 



Au détour d’une chanson, d’une conversation ou d’un souvenir, le fantôme de Rachi Taha nous hante. Son ombre éclaire aujourd’hui le super-groupe Mademoiselle, un hydre à trois têtes – fortes têtes, têtes brûlées. Rodolphe Burger (voix, guitare), Mehdi Haddab (oud électrique) et Sofiane Saidi (voix, claviers, machines, basse) se sont souvent croisés ces dernières années. En compagnie de Rachid Taha, mais aussi dans différents projets sur le registre rock-électro-oriental défriché par lui. La constitution d’un trio, en 2020, à la faveur d’une résidence à la Dynamo de Banlieues Bleues, coulait donc de source. À l’inverse des fusions assemblées avec des ficelles apparentes, Mademoiselle fait bloc, alliage de ses égos fondus sous le feu des musiques ardentes.
Enfiévré par la tension des cordes et la transe des machines, le trio voyage de scène en scène, à tombeau ouvert dans une 504 dont le kilométrage atteste des aller-retour entre le raï de Sidi Bel Abbès, le blues du Delta et Sainte-Marie-aux-Mines, Alsace, où l’album a été enregistré. Il sortira en février 2023, constitué de compositions communes, sur des textes en français et en arabe que se partagent Rodolphe Burger et Sofiane Saidien plus de reprises de George Thorogood (I Drink Alone) et Jimi Hendrix (Hey Baby) auquel Mehdi Haddab est souvent comparé. Sous son titre de civilité, Mademoiselle cache trois personnalités mordantes dont l’association produit une poésie qui plairait beaucoup au fantôme bien aimé.


lundi 4 décembre 2023

Interview de Marc Dufaud et de Fred Lo par Frédéric Gournay sur Radio Aligre, le mardi 5 décembre à 11h





En 1990, enfant du rock et jeune cinéaste rêvant de cinéma rock’n’roll-underground, Marc Dufaud rencontrait Daniel Darc, figure charismatique du rock français des années quatre-vingt, avec pour objectif de tourner un film. Il réalisera Le Garçon sauvage, en dehors du système, au moment où l’ex-Taxi-Girl plongeait au purgatoire.
Ensemble, ils tourneront encore quatre films sur près de vingt ans, nouant l’un envers l’autre un lien qui durera jusqu’à la disparition du chanteur et poète.
Ces quatre films – très – confidentiels seront le ferment du long métrage multi-récompensé Pieces Of My Life sorti en salle en 2019. 
Le récit s’articule autour de ces rockumentaires. On y retrouve de nombreuses autres figures du rock français, retraçant de façon personnelle et documentée la trajectoire de Daniel Darc depuis l’enfance jusqu’à son retour en 2004 avec Frédéric Lo et l’album Crève Cœur.
C’est aussi l’occasion pour Marc Dufaud de revisiter et d’interroger une expérience cinéma inaboutie mais singulière, avec ses mutations, expérience hantée par le syndrome de l’imposteur, un désir cinéma contrarié qui le conduira à se tourner vers l’écriture.

mercredi 29 novembre 2023

Finissage de l'exposition ADN, l'autre soi d'Olivier Brunet le jeudi 30 novembre à partir de 18h30

 

Olivier Brunet - ADN, l'autre soi - Photographies


Couvent des Dominicains
222, rue du Faubourg Saint-Honoré
Paris 8e

Exposition ouverte tous les jours de 8h à 20h
du 14 novembre au 7 décembre 2023
En présence de l'artiste du jeudi au dimanche de 14h30 à 19h
Finissage le jeudi 30 novembre à partir de 18h30

lundi 27 novembre 2023

Interview de David Christoffel par Frédéric Gournay, sur Radio Aligre le mardi 28 novembre à 11h

 



Faussaires, pasticheurs, épigones, fantômes, algorithmes, auteurs d’un seul succès, profs… le domaine de la grande musique est peuplé de petits malins largement délaissés par les hiérarchies en vigueur. Légitimes ou incongrus, les chefs d’accusation qui pèsent sur eux sont multiples et variés, souvent rocambolesques. Mais chacun de ces parcours atypiques dévoile une créativité spéciale. Plagiaires, compositeurs fictifs, traducteurs infidèles, tous brillent à inventer des raccourcis dans les chemins de la renommée (…). Cet essai aussi plaisant qu’informé dresse un panorama complice de ces musiques classiques qui viennent éprouver les limites du grand genre et des ruses utilisées par ces talents périphériques pour faire exister leurs œuvres.

David Christoffel est docteur en musicologie à l’EHESS. Correspondant musical pour la radio-Télévision-Suisse, il produit l’émission indépendante « Métaclassique » et enseigne la création sonore à l’ENS (Ulm) et à la Sorbonne. Il est notamment l’auteur aux Puf de La musique vous veut du bien (2018).


mardi 21 novembre 2023

Retrouvez l'interview d'Olivier Brunet par Frédéric Gournay en podcast

 


Retrouvez l'interview d'Olivier Brunet, photographe,
pour son exposition ADN, l'autre soi
en podcast sur le site d'Aligre FM
dans la seconde partie de l'émission
La Vie Est Un Roman
(à la 35e minute)

au Couvent des Dominicains
222, rue du Faubourg Saint-Honoré
Paris 8e
Du 14 novembre au 7 décembre 2023

mercredi 15 novembre 2023

Concert de Model/Actriz à Paris au Point Ephémère


où Frédéric Gournay aura le plaisir de remettre en loges et en main propre
sa Métaphysique du rock
à Ruben Radlauer, le batteur du groupe, auquel est dédié
(en partie) le livre

Model/Actriz
Au Point éphémère le mercredi 15 novembre 2023, à 20h
au 200 quai de Valmy Paris 10e


mardi 14 novembre 2023

Yves Tenret et Frédéric Gournay reçoivent Olivier Brunet sur Aligre FM, le mardi 14 novembre, dans la seconde partie de l'émission La Vie Est Un Roman


Yves Tenret et Frédéric Gournay
reçoivent Olivier Brunet, photographe,
pour son exposition ADN, l'autre soi
dans la seconde partie de l'émission
La Vie Est Un Roman
de 11h à 12h
Le mardi 14 novembre 2023

Olivier Brunet - ADN, l'autre soi- Photographies 
au Couvent des Dominicains
222, rue du Faubourg Saint-Honoré
Paris 8e
Du 14 novembre au 7 décembre 2023

lundi 13 novembre 2023

Expo photos Olivier Brunet - Vernissage le mardi 14 novembre à 18h30


A quoi rêvent les chevaux ? Existe-t-il des animaux guérisseurs ? Le passé bunkerisé se laisse-t-il engloutir ? Que cherchent les fils sous l'arbre du père ? L'Eden retrouvé est-il aussitôt perdu ?
 
Un test ADN révèle un patrimoine génétique, son détenteur le parcourt à travers l'Europe en quête réelle, en recherche fantasmée de ses origines – primitives, historiques, culturelles et familiales. D'un traçage biologique, il ramène une cartographie émotionnelle dressée de béton échoué, d'oiseaux-plantes, d'arbres-tombeaux, de forêts-cathédrales, de temples-montagnes, d'enfants volant au-dessus des eaux, de condors plongeant dans la nuée. Clichés ? Témoignages ? Preuves ? Images saisies de mirages et de miracles, de métamorphoses et de grâces, autant d'épiphanies de paysages et de soi.
 
Il ne faut pas se méprendre, ce n'est pas Olivier Brunet, simple nom d'une fiction subjective, qui a photographié la nature. C'est lui qui a consenti tout entier à se laisser regarder par elle. "

Frédéric Gournay


Olivier Brunet - ADN, l'autre soi - Photographies


Couvent des Dominicains
222, rue du Faubourg Saint-Honoré
Paris 8e

Exposition ouverte tous les jours de 8h à 20h
du 14 novembre au 7 décembre 2023
En présence de l'artiste du jeudi au dimanche de 14h30 à 19h

 

mercredi 8 novembre 2023

Concert de Protomartyr à Paris à la Gare des Mines jeudi 9 novembre 2023

 


où vous risquez de croiser toute l'équipe de L'irrémissible
et plusieurs de leurs amis, et même Arnaud Viviant

vendredi 22 septembre 2023

Dédicace et exposition d'Yves Tenret aux boîtes de Laurent Quénéhen

 


En soutien aux bouquinistes
Yves Tenret dédicacera son dernier livre
et exposera ses dessins
aux boîtes de Laurent Quénéhen
8 quai de Gesvres, à Paris dans le 4ème arrondissement
Dimanche 24 septembre de 17 à 19h


vendredi 30 juin 2023

Tous nos livres sont désormais disponibles en grand format (14 X 21 cm)



 Dans toutes les librairies à la commande, en France, en Belgique, en Suisse et au Québec
(et en ligne, sur les sites de la FNAC, de Cultura, etc.)

jeudi 22 juin 2023

Le plus grand groupe du monde sort (enfin) son premier album

 

En concert à Paris le 15 novembre 2023
(Précision: l'un des dédicataires de Métaphysique du rock
de Frédéric Gournay n'est autre que Ruben Radlauer, 
le batteur du groupe)

  

lundi 12 juin 2023

Double page pour David Christoffel dans TELERAMA

 

(Pour info, la première émission citée, "Rebuter", est celle à laquelle ont participé Joana Desplat-Roger, Danick Trottier et Frédéric Gournay)

mercredi 7 juin 2023

Interview de Quentin Girard par Frédéric GOURNAY sur Aligre FM

  


Quentin Girard, né en 1986, est journaliste à Libération, portraitiste, écrivain et fondateur de revues, tels MEGALOPOLIS et L’imparfaite. Il viendra dans La Vie Est Un Roman pour nous parler de ses pratiques d’écritures, de ses exercices professionnels, de ses rapports à la critique et à l’actualité, comme le Covid passé, les attentats encore présents dans notre conscience ou encore l’intelligence artificielle. 
Il sera interviewé pour l’occasion par Frédéric Gournay, auteur de Métaphysique du rockparu aux éditions de L’irrémissible

 

vendredi 26 mai 2023

Hommage à Jean-Louis Murat



    Les vaches paissent le long de la route sans regarder passer le car qui nous emmène vers Azilal. Je fais part de ma surprise à Assia, je n'ai jamais vu autant de vaches depuis mon enfance, les mêmes qu'en Normandie, c'est incroyable, venir au Maroc pour voir ça. Attention, ce ne sont pas des vaches normandes, Assia ne doit pas confondre, c'est de la Hollandaise, noire et blanche ; la Normande, elle, est marron et blanche, bringée comme on dit, parfois blonde ; la première est excellente pour la production de lait, la seconde est meilleure pour la viande. Dans les faits, ce sont les Hollandaises qu'on voit le plus en Normandie, la seconde guerre mondiale ayant décimé plus d'un tiers du cheptel traditionnel. Hollandaise, enfin, il faudrait plutôt dire Holstein, et même Prim'holstein ; avant elle s'est appelée la Pie noire, puis la Frisonne. Dis-donc tu t'y connais, tu parles, les vaches ce sont mes premières amours, souvenirs d'enfance à la ferme, gamin je leur grimpais dessus, je me frottais à elles, t-shirt relevé, contre leur poil dur et doux, ça me faisait un drôle d'effet, la Frisonne me faisait frissonner. La Hollandaise a souvent des pis énormes, si gros qu'ils l'empêchent de marcher correctement ; la Normande est plus costaude, et plus harmonieuse en même temps, le regard plus froncé, elle a l'air moins étonnée que la Hollandaise ; elle est venue avec les Vikings : il faut l'imaginer la Normande, sabots bien écartés, sur un drakkar. Assia rigole, pourquoi tu ris ? Si ça se trouve moi aussi je descends des Vikings – sérieux, les yeux bleus, l'implantation des cheveux, la carrure, tu crois pas ? –, les Vikings ont envahi à deux reprises la Normandie ; en tous cas, c'est ce que j'aimais à croire plus jeune, je préférais me rêver une ascendance d'aventuriers plutôt que de me reconnaître descendant de bâtards anglais. Qu'on retrouve la Hollandaise au Maroc ne m'étonne pas finalement, les Hollandais l'ont emmenée jusqu'à Java, c'est elle qui a conquis le monde… Elle peut sortir jusqu'à cinquante litres de lait par jour, aucune autre race ne peut faire ça, même si son lait est moins riche et que sa viande n'est pas terrible ; sept ou huit lactations et c'est la réformecomme disent pudiquement les éleveurs, autrement dit l'abattoir, inutile de continuer à l'engraisser. Voilà ce qui l'a emporté dans ce monde : la Hollande et la Réforme, la surproduction et la mort, il n'y a rien à redire. Rembrandt nous avait prévenus, bien avant L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme de Max Weber, il faut revoir ses toiles : c'est la victoire annoncée des marchands et des banquiers sur les artistes et les philosophes ; il ne nous reste plus, discrètement et en silence, dans la pénombre des bureaux et des ateliers, qu'à retourner aux vieux prophètes de l'Ancien Testament… 
    
    Assia ne connaît pas plus le terme de réforme que celui de lactation, c'est normal, elle ne connaît rien aux bestiaux, elle reste stupéfaite quand je lui apprends que la vache est le seul animal qui change de sexe à sa mort. Comment c'est possible, ça ? Eh oui, une fois tuée, la vache devient du bœuf, simple question d'étiquette, la quasi-totalité du steak haché est faite avec de la Hollandaise d'ailleurs. Tu veux dire que le bœuf dans l'assiette c'est de la vache ? Et même de la vache folle des fois. Pauvres vaches parquées auxquelles on a fait avaler, sous forme de farines, les carcasses de leurs congénères, il y a de quoi devenir fou en effet, c'est comme si on nous faisait bouffer, dans des steaks hachés sous-vide, des restes humains. Je voyais les images à la télévision, les belles, les tranquilles, les sereines, se mettre à trembler, à ne plus tenir sur leurs pattes, à tomber sur le ciment des exploitations, le regard perdu, le cerveau parti en éponge, ça me retournait de les voir comme ça, les troupeaux entiers abattus dès qu'il y avait un cas déclaré ou une suspicion de contamination par des lots ; il fallait voir la tête des gendarmes et des vétérinaires, évitant les caméras ils n'en menaient pas large, et la mine de l'éleveur, souvent au bord des larmes… D'accord il les exploite et après il les envoie à l'abattoir, mais en attendant, il les aime ses bêtes, il en prend soin, une vache c'est que de la tendresse : une vie à donner du lait pour tous les veaux que nous sommes. Drôle de décennie, après le sang contaminé et les hormones de croissance, l'encéphalopathie spongiforme bovine refilée aux humains, la Creutzfeldt-Jakob… C'est toute une société qui s'est vue gagnée par une épidémie de consciences spongieuses et de têtes molles, jusqu'aux plus hautes sphères de la gouvernance : figures folles qui ne savaient plus entonner qu'un seul et même beuglement pathétique : responsable mais pas coupable. Fallait-il les euthanasier, eux aussi, comme le chantait Jean-Louis Murat dans Le Mou du Chat ? C'était pourtant joli-joli, ce ronron des attardés… Peu de critiques ont compris le délire de Murat à propos des vaches, lui défend la Salers et l'Aubrac, l'aristocratie bovine, il a bien raison. 

    La vache c'est sacré. Il n'y a pas que les Indiens qui la considèrent comme la mère universelle, la douceur par excellence, qui donne du lait à tous, y compris à ceux qui ne sont pas ses veaux, les Égyptiens, les Grecs, les Romains aussi en leur temps… Nietzsche lui-même considère que nous devons prendre exemple sur elle, sur sa patience et sa sagesse ; il attendait d'ailleurs de son lecteur qu'il soit capable de ruminer une pensée : qu'il soit disposé à réfléchir longtemps avant de pouvoir l'ouvrir à son sujet. Si seulement on pouvait avoir trois cerveaux comme la vache a ses trois estomacs, ou un triple usage de notre encéphale, dont certains scientifiques prétendent que nous n'utilisons qu'un dixième de ses capacités… Quoiqu'à simplement écouter les hommes politiques et les journalistes, on soit tenté de considérer que la proportion évaluée soit encore surestimée – il n'y a plus rien de sacré et plus personne ne prend le temps de réfléchir avant de parler. Pauvre Nietzsche, qui a eu à sa façon un destin vache, il a fini le cerveau tout ramolli.


Extrait de Pars loin, l'aventure est infinie de Frédéric Gournay

lundi 22 mai 2023

Interview d'Arnaud Viviant par Frédéric Gournay, mardi 23 mai de 11h à 12h sur Aligre FM




Goncourt, Renaudot, Medicis… et quelques milliers d’autres. Depuis 1903 et la création par les frères Goncourt de leur ancêtre à tous, les prix se sont multipliés et donnent le ton de la vie littéraire en France. Les éditeurs lorgnent les récompenses, les écrivains et écrivaines acceptent sans (trop) rechigner le verdict – rares sont ceux qui refusent l’honneur –, la presse en fait son miel et les bandeaux promotionnels drapent les couvertures des lauréats.

S’ils constituent un mode de financement parallèle de la littérature, l’aubaine d’un mécénat qui se voudrait « démocratique », Arnaud Viviant montre qu’il n’y a pas là qu’une affaire d’argent. Grâce au scrutin universel et aux mœurs électorales qui en découlent, où la petite corruption comme la grande honnêteté ont toujours su tenir leur rang, les prix littéraires forment l’un des piliers de ce qu’on appelle la République des lettres : c’est-à-dire une modélisation littéraire de la République française qui, plus que toute autre au monde, s’imagine lettrée.

Arnaud Viviant est écrivain, critique littéraire et psychanalyste. Auteur d’une dizaine d’ouvrages, romans ou essais, il a publié Cantique de la critique en 2021.


vendredi 14 avril 2023

Interview de David Christoffel par Frédéric Gournay Vendredi 21 avril sur Aligre FM à 20h

 


A l’occasion de la sortie de sa traduction de Proust en français et pour la réédition en Poche de son indispensable La musique vous veut du bien, David Christoffel sera interviewé par Frédéric Gournay sur Aligre FM le vendredi 21 avril à 20h.
 
Dans De mémoire, j’aurais voulu être plus précis, David Christoffel nous fait sensiblement passer du dernier (et fameux) spectacle que l’on n’a pas vu, à la page d’un livre que l’on n’a pas lu et à l’endormissement.
D’où, littéralement, la question : l’emploi du mot « émancipé » programme-t-il une forme d’émancipation ? Ne faut-il pas opposer aux replis de la maîtrise, l’ouverture de la déprise et, à l’esprit de sérieux, un dilettantisme de vive rigueur sophistique ?
Cette position d’« insolence espiègle » revendiquée dans la préface (« Ce que j’en dis ») aboutit à une tentative de traduction homolinguistique (de français à français, en jouant sur des variations dans les registres de langue, avec un respect relativement strict des structures de phrase) des premières pages d’A la recherche du temps perdu, qui mettent singulièrement en scène cette déprise.
« Une traduction, nous dit l’auteur, n’est pas toujours plus longue que le texte source. Au contraire, la traduction peut-être extrêmement synthétique. L’activité de résumer est une activité de traduction et ceux qui veulent une définition plus précise de la traduction sont dans des pinaillages qui tendent à aliéner la liberté de traduction. »

David Christoffel est poète, compositeur, docteur en musicologie de l'EHESS, producteur, réalisateur et animateur radio et enseignant - entre autres - à la Sorbonne.


jeudi 30 mars 2023

DERNIERS JOURS DES LIVRES DE L'IRRÉMISSIBLE À PRIX DE LANCEMENT disponibles en ligne

 

                     
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mercredi 1 février 2023

Frédéric Gournay dans METACLASSIQUE, avec Danick Trottier et Joana Desplat-Roger



La musique classique peut passer pour un genre dominant. Mais les preuves de sa supériorité peuvent elles-mêmes passer pour les symptômes d’un esprit de sérieux d’autant plus spécieux qu’il vire au mépris d’autres genres musicaux réputés plus populaires, tels que le jazz et le rock. Dans Metaclassique, nous allons explorer la tendance du classique à rebuter les autres genres avec Joana Desplat-Roger qui signe l’essai Le jazz en respect aux éditions MF, Frédéric Gournay qui publie une Metaphysique du rock chez L’irrémissible Editions, mais aussi Danick Trottier qui a fait paraître Le classique fait pop aux Editions XYZ. Une émission qui ne va pas seulement dépasser les frontières entre les genres musicaux, puisqu’elle pourrait aussi les égratigner au passage et pour le plaisir d’écouter, par exemple, un rocker chanter Schubert.
Une émission produite et réalisée par David Christoffel.



mardi 10 janvier 2023

Interview de Joana Desplat-Roger par Frédéric Gournay sur Aligre FM le 17 janvier 2023


Dans l'émission d'Yves Tenret La Vie Est Un Roman
pour son livre Le jazz en respect 


    Le jazz, qui apparaît comme un phénomène esthétique majeur du xxe siècle, a pourtant été délaissé par la philosophie qui en a été contemporaine. Ce désamour de la philosophie à l’égard du jazz se mesure à deux niveaux : d’une part à la rareté des écrits philosophiques qui lui sont consacrés, d’autre part à la dureté du traitement qui lui a été généralement réservé. Mais alors, quel sens donner à ce silence « philo-phonique » à propos du jazz ? Pourquoi les philosophes contemporains du siècle du jazz ne se sont-ils jamais véritablement intéressés à sa dimension esthétique ? Et pourquoi n’ont-ils pas davantage porté attention à ses revendications politiques, alors même que celles-ci ont donné lieu à de vifs débats dans les années 1960-1970 ? 

    L’objectif de cet essai ne consiste pas à exposer des éléments conceptuels sur lesquels on pourrait faire reposer une philosophie du jazz, mais plutôt à faire émerger le sens philosophique de ce « rendez-vous manqué » entre le jazz et la philosophie. La philosophie, face au jazz, semble devoir se confronter à ce qui lui échappe : l’ampleur des processus de dénégation mis en place par certains auteurs pour ne pas le prendre en considération semble témoigner du fait que le jazz résiste bel et bien à son appréhension philosophique.

    Si la philosophie a bien eu du mal à tenir le jazz en respect, si ce dernier lui a opposé avec bruit et fracas un obstacle théorique l’ayant conduit à une « sortie de route », alors le diagnostic de cet échec ne nous laisse pas sans rien. Il invite la philosophie (les philosophes) à comprendre les motifs de son mutisme, à débusquer ses craintes et ses préjugés, à repenser, un à un, ses concepts traditionnels – et par là même à réinterroger le sens même du geste de l’esthétique, lorsqu’il s’agit pour elle de penser la musique.


    Joana Desplat-Roger est agrégée de philosophie, docteure en esthétique, Directrice de Programme au Collège international de philosophie et vice-présidente de son assemblée collégiale. Actuellement, elle enseigne la philosophie au Lycée Condorcet de Paris. Elle est l'éditrice scientifique de l'ouvrage L'art comme jeu de François Zourabichvili (PUF, 2018), et elle a codirigé l'ouvrage collectif Adorno contre son temps (PUF, 2019). Elle est membre du comité de rédaction de la revue Rue Descartes, ainsi que de la revue en ligne Epistrophy. La revue de jazz (www.epistrophy.fr)